Tuesday, September 30, 2008

The meaning of knowledge

"Shall I teach you the meaning of knowledge ? When you know a thing to recognise that you know it, and when you do not, to know that you do not know - that is knowledge."

Confucius, quoted in Small is beautiful, E. F. Schumacher.

Sunday, September 21, 2008

Peace is the way of solving problems

A beautiful speech by John F. Kennedy, still vividly of actuality today :

"Too many of us think [that peace] is impossible. Too many think it is unreal. But that is a dangerous, defeatist belief. It leads to the conclusion that war is inevitable, that mankind is doomed, that we are gripped by forces we cannot control. We need not accept that view. Our problems are manmade ; therefore, they can be solved by man. And man can be as big as he wants. No problem of human destiny is beyond human beings. Man's reason and spirit have often solved the seemingly unsolvable, and we believe they can do it again. I am not referring to the absolute, infinite concept of universal peace and goodwill of which some fantasies and fanatics dream. I do not deny the value of hopes and dreams, but we merely invite discouragement and incredulity by making that our only and immediate goal.
Let us focus instead on a more pratical, more attainable peace, based not on a sudden revolution in human nature but on a gradual evolution in human institutions - on a series of concrete actions and effective agreements which are in the interest of all concerned. There is no single, simple key to this peace ; no grand or magic formula to be adopted by one or two powers. Genuine peace must be the product of many nations, the sum of many acts. It must be dynamic, not static, changing to meet the challenge of each new generation. For peace is a process - a way of solving problems.
So, let us not be blind of our differences - but let us also direct attention to our common interests and to means by which those differences can be resolved. And if we cannot end now our differences, at least we can help make the world safe for diversity. For, in the final analysis, our most basic common link is that we all inhabit this planet. We all breathe the same air. We all cherish our children's future. And we are all mortal."

John F. Kennedy, Peace Address at American University, June 1963, when nuclear war was threatening to explode after the failed CIA-led invasion of Cuba in 1961, and the subsequent positioning of nuclear weapons in Cuba by the Soviet Union in October 1962 (cited by Jeffrey Sachs, Common Wealth, Economics for a crowded planet, chapter "Common challenges, common wealth").

Wednesday, September 17, 2008

The threat of fanaticism

After talking about the surprise that World War I was to the European people that believed war was passé because of the intricate economic relationships between European countries, Jeffrey Sachs continues with:

"It may seem impossible to conceive of such a cataclysm today, yet the widening arc of war and vituperation, often pitting U.S. foreign policy against global public opinion, reminds us daily of a growing threat to global peace. Today's worry is not only the violence itself but also the messianic fervor with which various combatants are waging their battles. President George W. Bush, Osama bin Laden, and the suicide bombers all claim God's guidance as they launch their attacks against their foes. The world edges closer to catastrophe. In future years the rising power of China and India could further wound U.S. pride and self-confidence, and further ratchet up global tensions."

Jeffrey Sachs, Common Wealth, Economics for a crowded planet, chapter "Common challenges, common wealth".

Sunday, September 14, 2008

Un élément positif de la crise contemporaine

"Notre livre, après bien d'autres, pose une question cruciale : cette complexité croissante que nous percevons tout au long de l'histoire de l'univers est-elle viable ? Quinze milliards d'années d'évolution pour l'avènement d'un être capable de découvrir l'origine de l'univers dont il est issu, de déchiffrer le comportement des atomes et des galaxies, d'explorer le système solaire, de mettre à son service les forces de la nature, mais incapable de se mobiliser pour empêcher sa propre élimination ! Voilà en résumé le drame auquel nous sommes confrontés aujourd'hui. [...]

Dans la tempête, quand le navire menace de sombrer, les marins, oubliant leurs conflits et leurs querelles, s'unissent pour tenter de sauver le navire. La mobilisation humaine qui prend de l'essor aujourd'hui à l'échelle planétaire est déjà un élément positif de la crise contemporaine.
Prendre conscience de cette insertion des êtres humains dans cette odyssée cosmique donne un sens profond à l'existence. Après la disparition des idéologies sociales du XXe siècle, cette nouvelle cause est susceptible d'engendrer de nouveaux dynamismes, en particulier chez les jeunes. Elle provoquera, espérons-le, une prise de conscience de notre identité de Terriens, bien au-delà des nationalismes, des racismes et des sexismes.
La complexité et l'intelligence peuvent être viables. Cela dépend de nous ! C'est là un message capital pour les générations à venir."

Hubert Reeves, Mal de Terre, "épilogue".

Thursday, September 11, 2008

Tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes !

Allez, encore un bon mythe néoconservateur à casser.

À la question de Frédéric Lenoir :
"Pour en revenir à la pauvreté dans le monde, je voudrais faire une nouvelle fois allusion au livre du Danois Bjorn Lomborg1, qui affirme que tout va mieux sur la terre, que la pauvreté a plus régressé au cours des cinquante dernières années que dans les cinq derniers siècles et que, pour preuve, l'espérance de vie sur la planète est passée de 30 à 67 ans au cours du XXe siècle. Ces stastiques ne viennent-elles pas contredire le cri d'alarme contre l'accroissement de la misère dont vous vous faites l'écho ?"

Hubert Reeves répond:
"Un immense fossé s'est creusé entre les pays du Nord et ceux du Sud et, au sein même de ces régions, entre les plus riches et les plus pauvres. On ne souffre plus de famine en Europe ni en Amérique du Nord, les soins médicaux se sont améliorés et, en conséquence, l'espérance de vie s'est considérablement allongée.
Telle n'est pas la situation dans bien d'autres pays du monde. Faute de soins et de vaccinations2, 11 millions d'enfants de moins de 5 ans succombent chaque année3.
Une épidémie comme celle du sida illustre bien ce propos4. Tandis qu'elle cause de moins en moins de décès en Occident, grâce à l'usage de médicaments appropriés, on va vers une gigantesque hécatombe en Afrique, dans certains pays d'Asie - notamment en Chine - et dans l'ex-URSS. Autant de régions où les populations n'ont pas accès aux thérapies coûteuses qui permettraient de sauver des centaines de millions de vies. Résultat : dans les régions défavorisées, l'espérance de vie des humains diminue depuis une décennie, en particulier en Afrique, où elle est maintenant de 45 ans5, et dans l'ex-Union soviétique. [...]

En Afrique équatoriale le nombre d'enfants affamés s'est accru au cours des deux dernières décennies6. On prévoit que, en 2025, cinq des huit milliards d'humains souffriront de maladies engendrées par la pollution de l'eau et que vers 2050 plus de 50% de la population sera passée en deçà du seuil de pauvreté. On voit se profiler un avenir où une population de plus en plus réduite, profitant d'un luxe toujours plus grand, se barricadera en ghettos aseptisés et armés contre une population immense de déshérités qui tentera de survivre et de lutter contre la faim et la maladie dans un environnement toujours plus dégradé... [...]

Le grand défi, auquel l'humanité est aujourd'hui confrontée, c'est de mettre en oeuvre un développement économique durable qui ne laisse pas au bord de la route des populations entières du globe et qui respecte les équilibres naturels de la Terre. C'est loin d'être impossible : cela demande simplement une volonté politique concertée des États industrialisés."

1. Bjorn Lomborg, The Skeptikal Environnementalist. Measuring the Real State of the World, Cambridge University Press, 2001.
2. Selon la World Health Organization, seulement 5% des dépenses de recherche biomédicale portent sur les maladies affectant 95% des gens pauvres.
3. Rapport du Programme des Nations unies pour le développement, Cedres, 2001.
4. "AIDS erodes decades of progress", Vital Signs, 2001.
5. Autour de 45 ans au lieu de 67 ans en moyenne, et en baisse depuis 1990; voir "Life expectancy in Africa", Vital Signs, 1999, p. 100.
6. Mai 2002 : le Programme des Nations unies pour l'environnement publie son "Troisième rapport sur l'avenir de l'environnement mondial".

Hubert Reeves, Mal de Terre, chapitre "Le spectre de la misère planétaire".

Monday, September 8, 2008

Electromagnetic fields at home

For once, this post is not going to be a quotation, but I am going to relate an experiment which I have done tonight, and which left me baffled !
I am reading in parallel to other books the book by B. Blake Levitt, Electromanetic fields, a consumer's guide to the issues and how to protect ourselves. After a first part on the fundamentals of electromagnetism and standards historic, a second part on the medical issues potentially related to electromagnetic fields (EMFs), I have finally reached the last part on how to measure our exposure and how to mitigate it. Levitt proposes a simple experiment, which I recommend everybody to perform : take a portable radio, tune it in between radio stations so as to listen to the background noise (the results are more spectacular on the AM band than on the FM band, and I chose the lowest AM frequency on my radio, around 500 KHz). Then get the radio close to any electric appliance in your home or office, and listen how the noise increases next to them. The strongest noise came from my laptop, desktop, TV, and microwave oven. Even when these devices were turned off, they still emitted strong EM noise. Only when I unplugged them from the wall socket did the noise disappear. So, simply by laziness to unplug our electrical devices when we don't use them, we waste energy and expose ourselves to potentially harmful EMFs ! To remedy the laziness issue, one solution is to buy power strips with switches, and plug your applicances on them, so that you only need to push the switch off to "unplug" everything.
About the harmfulness of EMFs, there are thousands of studies that show statistically significant relationships between various illnesses, including cancers, and high exposure to EMFs in lab animals as well as in humans. There are also hypotheses being refined to explain such relationships. For example, a possible link would be through the secretion of melatonin by the pineal gland, located in the middle of the brain. Melatonin destroys free radicals in the body and has anticancer properties, among other things. Melatonin production is elevated at night, but has been found to be suppressed by EMFs "at frequencies not far above those of earth's natural magnetic background and within the scope of the common household ranges of 50 to 60 Hz. If melatonin's production is suppressed at night, due to particular EMF exposures from electric blankets, waterbed heaters, or ambiant background exposures, health repercussions may be especially severe." (Chapter "The body's electrical system").

So after this experiment, I barely dare sitting in front of my laptop (well, I am sitting in front of it right now, writing this post, and during most of the day, 5-7 days a week !). What can I do about that ? This is my main work tool !...
But for sure now I am going to unplug most of my electric appliances before going to bed. I'll save energy, and perhaps some years of life before getting cancers or Alzheimer's or God knows what...

Wednesday, September 3, 2008

Une espèce parmi tant d'autres

"Les vivants existent de leur plein droit et n'ont pas à se justifier d'exister. Les expressions « espèces nuisibles » et « mauvaises herbes » ne sont que le reflet d'un préjugé séculairement ancré dans la Genèse* que les plantes et les animaux sont là pour nous servir ou nous réjouir et que nous avons sur eux un droit discrétionnaire. En réalité, nous ne sommes qu'une espèce parmi tant d'autres, et, face aux disparitions dont nous sommes responsables, nous mériterions vraiment le qualificatif d'espèce nuisible à l'harmonie et à la préservation de la biodiversité."

* Genèse (I, 26-30)

Hubert Reeves, Mal de Terre, chapitre "Les animaux, nos frères".

Tuesday, September 2, 2008

Nos amis les animaux

"Je suis le frère en Dieu de tout ce qui vit, de la girafe et du crocodile, comme de l'homme, et le concitoyen de tout ce qui habite le grand hôtel garni de l'univers."

Gustave Flaubert, cité par Hubert Reeves, Mal de Terre, chapitre "Les animaux, nos frères".

Monday, September 1, 2008

Nucléaire : la solution miraculeuse ?

À la question de Frédéric Lenoir:
"Tout bien considéré, le nucléaire n'apparaît-il pas comme la meilleure solution présente, dans la mesure où il ne participe pas au réchauffement de la planète ?"
Hubert Reeves répond:
"Effectivement, le nucléaire semble à première vue le moyen idéal pour résoudre à la fois le problème de l'énergie et celui du réchauffement. J'ai d'ailleurs été naguère un ardent défenseur de ce mode d'énergie. Pourtant je vais expliciter mes réticences et essayer de montrer qu'à mon avis c'est une mauvaise solution, dont il faudrait se passer le plus vite possible. [...]
Pendant des années j'ai continué à penser que l'énergie nucléaire civile était vraiment l'énergie de l'avenir et que les problèmes techniques seraient rapidement résolus (la « fuite en avant » : une attitude qui a joué et qui continue à jouer un grand rôle chez les protagonistes du nucléaire). [...] Car les problèmes posés par ce mode d'extraction de l'énergie se sont révélés beaucoup plus coriaces que prévu. Je me suis peu à peu rendu compte que l'humanité se lançait dans une technologie que personne ne maîtrisait : ni le problème des déchets ni les conséquences d'un accident majeur.
Mais ce qui me paraît le plus préoccupant, c'est l'hypothèque qu'il fait peser sur nos enfants et petits-enfants. Entre la construction des centrales, leur démantèlement et la désactivation des déchets nucléaires, il peut se passer de nombreuses décennies, voire plusieurs siècles.
Or, aucun pays aujourd'hui ne peut être assuré d'une stabilité économique à l'échelle de siècles ou même de décennies. Les empires finissent toujours par s'effondrer. Prenons comme exemple le cas de l'Argentine, prospère jusqu'aux années 1930 et aujourd'hui en pleine débâcle économique. Qui dans ce pays pourrait aujourd'hui payer pour le démantèlement des installations nucléaires et la gestion des noyaux radioactifs à longue vie ? Le krash de 1929 a montré la fragilité des économies mondiales à l'échelle de quelques mois. Et imaginons qu'à la place des pyramides les Égyptiens aient bâti des réacteurs et que dans les souterrains de Gizéh et de Carnac soient stockées d'immenses quantités de matériaux radioactifs. Qui s'en serait occupé après l'écroulement de l'Empire égyptien ?
Le nucléaire, c'est « après nous le déluge ! » ou, si vous préférez, « profitons-en maintenant et laissons nos descendants payer la note s'ils en sont encore capables ». Et l'idée que d'autres industries en font autant n'est guère une excuse acceptable."

Hubert Reeves, Mal de Terre, chapitre "Quelles énergies pour demain ?".